Quand les jardins de soins surfent sur la vague
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Interrogation aujourd’hui, suite à plusieurs échanges entre professionnels du secteur des jardins de soins.
Nombreux sont celles et ceux à être durant les périodes électorales sollicités par les politiques. Peu importe les partis. Avoir des porteurs de projets, une association à but non lucratif, des acteurs de terrain qui prônent le lien entre le végétal et l’humain, est souvent bienvenu et surtout bien vu par les citoyens.
Quel positionnement les professionnels ou acteurs du domaine de jardins de soins doivent alors adopter face aux propositions alléchantes qui émergent de partout ?
Il est tellement difficile habituellement de trouver de réels soutiens et pas simplement moraux, mais avant tout financiers, lorsque l’on tente de faire bouger les choses, faire avancer le schmilblick par des projets de création de jardin, de recherche, de vulgarisation auprès du grand public…
Doit on voir durant les temps des pré-élections, une opportunité et foncer tête baissée dans l’espoir de faire naitre des projets pour lesquels nous croyons réellement en leur utilité, légitimité, oserai je même dire leur impériosité à être ?
Cela me rappelle une conversation avec un chercheur, qui me disais : « on ne fait plus les recherches en fonction des réels besoins mais l’on va où il y a un financement. » Pour ce faire, celui ci et bon nombre de ses confrères, qui ont un objectif clair de recherche, connaissant la pertinence de leur entreprise, préfèrent partir aux États Unis. Là bas, les financements se font à l’inverse. Les professionnels connaissent leur travail, les besoins et on leur finance. Ce ne devrait pas être un processus inversé. Les chercheurs ne devraient pas chercher en fonction de ce que les hautes sphères, mécènes, lobbies, souhaitent financer. Si une personne souhaite malgré tout poursuivre ses recherches, son projet, elle devra courir après les financeurs. Est ce bien la place de nos chercheurs ?
Cela vaut il aujourd’hui de même pour le secteur des jardins de soins ?
Un réseau de professionnels, d’experts, de personnes de terrain existe aujourd’hui. Au fil des années, ce réseau s’organise comme le prouve la création de la Fédération Française Jardins Nature et Santé. Ces professionnels connaissent les besoins et sont régulièrement sollicités afin de venir en aide à des porteurs de projet.
Le hic, peu de reconnaissance et très très peu de soutien financier.
J’aide personnellement des porteurs de projets à trouver des fonds, afin de faire naitre des jardins. C’est un véritable parcours du combattant.
Tout le monde veut aujourd’hui agir pour la planète, pour la santé des personnes mais pourquoi est-ce aussi compliqué alors de trouver du soutien en dehors de la période pré-électorale ?
Certains surferont sur la vague en y voyant une opportunité peut être fugace, mais une opportunité malgré tout de pouvoir mettre en place un projet jardin de soin dans un établissement, de financer pour un an des séances d’hortithérapie dans un établissement de soins… soit.
Est ce que cela sert notre cause ? Je n’en sais rien. Je m’interroge simplement.
C’est toujours ça de pris finalement…! Non ?
L’essai peut être transformé malgré tout, si les promesses sont tenues des deux côtés et si la communication sur le sens et l’utilité de la démarche est bien intégrée par le financeur.
Il n’en reste pas moins que cela reste un réel travail pour ceux qui souhaitent reconnaitre les jardin de soins, comme utilité publique de santé, dans la lignée du droit à la nature.
Dénaturer l'original
Plus largement, mais qui revient au même selon moi :
Doit on surfer sur la vague des modes ?
Aujourd’hui les jardins urbains sont en plein boom et c’est une très bonne chose. Je ne conteste pas le bien fondé de cela, bien au contraire.
Mon interrogation porte plutôt sur la pertinence de procéder à un glissement du terme de jardin de soins vers jardin urbain ? Et pourquoi devrions nous le faire ? Pour obtenir encore un fois plus de facilité de financement ? Pour trouver des appuis politiques ? Pour être dans le coup ?
Là encore, je me demande si agir de la sorte sert ou dessert la cause des jardins de soins ?
Un jardin de soins peut être dans un milieu urbain, mais possède cependant des caractéristiques, qui lui sont propres et ne peut être mis au même niveau qu’un jardin de quartier !
Il y a derrière un jardin de soin certes une recherche de bien-être, mais à ce rythme là, nous pouvons intégrer chaque lopin de terre, chaque espace vert comme thérapeutique !!
Le bien-être fait partie de la thérapie mais la thérapie ne se limite pas au bien être.
Le jardin urbain a des propriétés thérapeutiques en ce qu’il a de pouvoir reconnecter l’humain à sa vraie nature cependant cela n’en fait pas pour autant un jardin thérapeutique.
Un jardin thérapeutique est conçu dans un but et de manière totalement appropriés à un public donné, à des besoins en soins précis.
Conception spécifique, aménagement spécifique, public spécifique et surtout accompagnement spécifique.
Toutes ces spécificités ne peuvent être selon moi ramenées au titre de jardin urbain ou de bien-être sous prétexte de facilité du moment à être financé, écouté.
La visibilité et la crédibilité qui doit être apportées au secteur du jardin de soins doivent s’obtenir de manière plus authentique, moins langue de bois et avec du travail, des échanges et des réflexions.
Passer à l’action, en gardant ce pourquoi nous sommes là depuis le début, sans vendre son âme à celle ou celui qui aura le plus gros portefeuille, voilà sans doute ce qui finalement servirait davantage la cause de celles et ceux, qui croient réellement en la capacité d’aide à la thérapie des jardins de soins.
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Je prends conscience que cet article fera un peu « pavé dans la mare« .
J’attends avec impatience vos retours, votre regard là dessus.
Qui que vous soyez :
- patients
- famille
- directrices/eurs d’établissement
- politique
- professionnel du vert ou de santé
- financeurs…
Cet article est UN point de vue, attendant DES points vues pour alimenter la réflexion commune.
A bon entendeur, n’hésitez pas à commenter dans l’espace commentaires du blog, en dessous de l’article.
4 commentaires
Paule Lebay
Patricia E. dit ceci sur FB pour cet article : « Allez, je me lance…????
Je trouve ton questionnement très pertinent Paule…!
Pour ma part, je pense???? avoir créé de vrais jardins de soin en Ehpad, résidences autonomie, milieu hospitalier avec mobilier et végétaux adaptés, puis plus ou moins de formation des soignants à l’utilisation du jardin (selon leurs demandes) et maintenant des ateliers…
J’ai aussi créé le jardin de la prison en l’appelant « Jardin de soin » mais l’équipe de l’EPSM qui suit les détenues a insisté pour que je ne parle pas de « soin ni de visée thérapeutique »…on dit juste « le jardin du quartier femmes »…et pourtant il est adapté à leurs besoins, à leurs attentes et leurs demandes, c’est elles qui l’on cocréé avec moi et des évaluations des bienfaits étaient prévues à l’origine et vont peut-être venir…
Il y a aussi le jardin partagé que j’ai mis sur le mur hier, et là je pense que c’est plus un « Jardin urbain », bien qu’il soit aussi adapté PMR (tables de cultures et tables de pique-nique) et aura aussi des ateliers pour le faire vivre…
Par contre je crois que je vais refuser de participer à un projet financé par les fonds européens (45 000 €), car je trouve que l’argent va surtout servir au « faire-valoir » des organisateurs (grosses associations rémoises)…je serai d’ailleurs bénévole si j’accepte????
Personnellement, ce que je souhaite c’est faire prendre conscience au plus grand nombre de personnes de l’importance de la nature, d’être connectés avec elle, de son rôle essentiel et de tous les bienfaits qu’elle apporte à l’humain…!
Je n’ai pas eu l’occasion de recevoir de financement grâce à la période électorale, mais si cela s’était présenté je l’aurai accepté pourvu que le projet soit en accord avec mon éthique et ce que je souhaite transmettre avec un jardin…
Bravo Paule, très bon article qui pose de bonnes questions !???????? »
CHAUVIER
Paule, Je pense qu’il y a plus de gens qui ne sont pas au top dans notre société qu’on ne le pense. Oui aux jardins de soin dans les institutions de soins, bien sûr, c’est une évidence, mais il y a aussi un réel besoin en ville, car en ville, il y manque la nature, la vie. Tout le monde n’a pas accès à un jardin partagé. Alors, on fait comment quand on ne dépend pas d’un hôpital, d’une clinique, d’un EHPAD, d’un centre pour autiste, etc…?
Je mets aussi un pavé dans la mare : Les personnes sans domicile fixes n’auraient-ils pas besoin d’un jardin de soin ? Ceux qui sont isolés, sans lien social et même de voisinage ne mériteraient-ils pas d’avoir aussi un jardin de soin et pratiquer l’hortithérapie…?
Je m’éloigne peut-être de ton sujet de financement, cet argent qui est le nerf de notre société et qu’il faut aller chercher…pour arriver à un ou des projets..Notre société est malade et en manque de liens. Des jardins à but thérapeutiques, intergénérationnels, productifs de fleurs et de légumes, il en faut partout…????
Paule Lebay
Bien sur que la nature a besoin d’être présente en ville et auprès de ceux qui en manquent ou sont en dehors des prise en soins, cependant il y a selon une différence entre les jardins de soins et les jardins urbains, partagés… La Nature présente au jardin a des effets bénéfiques comme je l’expliquais sur la santé de chacun. La différence majeure selon moi, entre les effets bénéfiques sur l’humain ressentis plus « passivement », sont au jardin de soins complétés par un accompagnement particulier, adapté à un public particulier avec des objectifs thérapeutiques définis avec et pour le patient. Je ne pense pas que l’on puisse donc mettre tous les jardins dans le même sac même s’ils peuvent avoir des points évidents de similitude. Merci dans tous les cas pour ton retour qui permet d’avoir un point de vue différent, ce qui me convient totalement. Les échanges d’idées sont toujours quelques qu’ils soient enrichissants.Merci encore.
Isabelle B.
Bien sûr que les politiques surfent sur des vagues qui leur semblent porteuses. Mais bien sûr aussi qu’on a besoin d’eux pour faire bouger les choses. Alors sensibiliser et convaincre les politiques pour faire avancer les choses, mais sans se faire « récupérer » à des fins électoralistes ou pour faire beau sur un bilan de mandat, c’est tout le défi. Les élections sont un court moment, après il faut se mettre au travail. C’est là que ça se passe.