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Hortithérapie, rééducation physique et réadaptation.

Hortithérapie, rééducation et réadaptation.

Est ce que créer un jardin de soins aurait tout son sens dans des unités de rééducation physique et de réadaptation ? 

Qu’est ce que finalement la rééducation physique et la réadaptation ? En quoi ça consiste ? Quels sont les objectifs ? Qui est concerné ? Dans quels contextes ont elles lieux ? 

Comment l’hortithérapie pourrait venir en soutien à ces processus ? 

Voilà autant de questions sur lesquelles je vous propose de se pencher pendant quelques minutes, à la lecture de cet article, en espérant que cela puisse faire naitre de belles initiatives par la suite dans les services, établissements.

Rééducation physique et réadaptation

Pour certain-e-s la représentaion de ce que c’est est très claire et pour cause, ils-elles travaillent dans ce type de structures. Pour d’autres en revanche cela reste peut être assez vague ?  Même si les termes « rééducation physique » et « réadaptation » sont parfois utilisés de manière interchangeable, malgré tout, chacun d’eux, désignent en réalité des processus distincts mais complémentaires dans le cadre de la récupération après une blessure, une maladie ou un handicap. Faisons rapidement un tour d’horizon afin de démarrer notre réflexion sur de bonnes bases. 

Différences entre rééducation physique et réadaptation

Rééducation physique

La rééducation physique vise principalement à restaurer les capacités physiques (fonctionnelles)  de l’individu affecté par la blessure ou la maladie. Elle se concentre sur l’amélioration de la mobilité, de la force musculaire, de l’équilibre et de la coordination.

Réadaptation

La réadaptation, quant à elle, vise à aider l’individu à s’adapter à sa condition médicale et à retrouver une fonctionnalité maximale malgré les limitations physiques, cognitives ou sensorielles, qu’il peut rencontrer. Elle se concentre sur l’apprentissage de nouvelles compétences, l’adaptation de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie globale.

En d’autres termes la rééducation physique vise plutôt :

  • à récupérer autant que possible  ses capacités physiques d’avant.

La réadaptation est :

  • apprendre à vivre avec son nouveau corps, ses nouvelles capacités, son nouveau soi. 

Quelques exemples de rééducation physique et de réadaptation

  1. Après une fracture : Après une fracture osseuse, la rééducation physique vise à restaurer la mobilité, la force musculaire et la fonctionnalité de la zone affectée. Cela peut inclure des exercices de mobilisation passive et active, des étirements, des exercices de renforcement musculaire et des activités fonctionnelles spécifiques pour rétablir la capacité de marcher, de se tenir debout et d’utiliser la zone blessée.

  2. Après une crise cardiaque : Après une crise cardiaque, la réadaptation cardiaque vise à améliorer la santé cardiovasculaire, à réduire les risques de complications et à favoriser la reprise des activités physiques. Cela peut inclure des programmes d’exercices supervisés, des conseils sur la nutrition et le mode de vie, ainsi que des séances d’éducation sur la gestion du stress et la prévention des maladies cardiaques.

  3. Après un AVC : Après un accident vasculaire cérébral (AVC), la rééducation physique et la réadaptation visent à rétablir les fonctions motrices, cognitives et sensorielles altérées. Cela peut inclure des exercices de récupération de la force et de la coordination, des thérapies de réadaptation spécialisées telles que de l’orthophonie pour la parole et la déglutition et l’ergothérapie, ainsi que des adaptations environnementales pour favoriser l’indépendance et la sécurité.

  4. Après une maladie respiratoire : Après une maladie respiratoire grave telle qu’une pneumonie, la réadaptation pulmonaire vise à améliorer la fonction respiratoire, à renforcer les muscles respiratoires et à favoriser la capacité d’exercice. Cela peut inclure des exercices de respiration, des séances d’entraînement cardio-respiratoires, ainsi que des conseils sur la gestion des symptômes et la prévention des exacerbations.

  5. Après une blessure médullaire : Après une blessure médullaire (= atteinte de la moelle épinière), la rééducation physique et la réadaptation visent à maximiser l’indépendance fonctionnelle et la qualité de vie. Quelques exemples :  renforcer les muscles restants, apprendre à maitriser les techniques de transfert et de déplacement en fauteuil roulant, ainsi que des séances de rééducation spécialisées pour apprendre à gérer les complications associées à la blessure médullaire.

Points communs entre rééducation physique et réadaptation.

  1. Des objectifs communs : L’une comme l’autre aident dans un cadre d’après blessure, une maladie ou un handicap, le patient-e à retrouver une autonomie, une indépendance, une qualité de vie personnelle et/ou professionnelle. 

  2. Une approche holistique accès sur le patient : Les deux approches visent les besoins et objectifs individuels de chaque patient. Elles sont personnalisées en fonction de la condition médicale spécifique de chaque individu, de ses capacités, de ses préférences et de ses objectifs de vie et de rétablissement. A noter que cela devrait être le cas pour toute démarche de prise en soins. 

  3. Une équipe pluridisciplinaire : Pour garantir cette approche holistique cela nécessite généralement la mobilisation et la coordination de plusieurs professionnel-le-s avec des compétences complémentaires (kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, des orthophonistes, des psychologues, des travailleurs sociaux…) mais également l’investissement du patient lui même dans son propre processus de guérison. 

  4. Soutien psychologique : Rééducation fonctionnelle et réadaptation,  contribuent à réduire les complications, à soulager la douleur et à fournir un soutien émotionnel et psychologique tout au long du parcours de soins et de guérison. La prise en soin ne se cantonne pas aux limitations physiques mais aussi des aspects émotionnels, sociaux et psychologiques de la personne.

  5. Autonomie et réévaluation : L’objectif global vise bien entendu le retour à une certaine autonomie, cependant le processus reste loin d’être linéaire. Une réévaluation constante est faite tenant  compte  certes des progrès ou non d’un point de vu fonctionnel, mais surtout des différents stades émotionnels que peuvent traverser les patients dans un processus qui peut être long et qui chamboule les rapports aux autres, dont ceux avec les proches. 

En quoi l'hortithérapie peut elle soutenir ces processus de rééducation physique et de réadaptation

Tout d’abord, pour celles et ceux qui sont familiers avec les jardins de soins, jardins thérapeutiques et l’hortithérapie, vous aurez pu constater les points de similitude dans les approches. Interdisciplinarité, intégration du patient dans un processus d’auto soins, dimension psycho sociale et approche holistique.

De ce fait, l’hortithérapie semble être un outil parfaitement adapté au projet de soins proposés dans les services de  rééducation physique et la réadaptation,  pour plusieurs raisons :

L'hortithérapie comme soutien des fonctions physiques

  1. Graduation dans les activités physiques : Le jardinage implique une gamme d’activités physiques modérées telles que le désherbage, la plantation, la taille et l’arrosage des plantes. Ces activités peuvent aider à renforcer les muscles, à améliorer la flexibilité et la mobilité, et à favoriser la circulation sanguine, ce qui contribue à la rééducation physique.

    Le jardinage léger, tel que la plantation de graines, le désherbage ou la transplantation de plantes, peut aider à améliorer la mobilité, la force et la coordination, en particulier pour les patients en phase de récupération initiale. Cette activité offre une opportunité pour les patients de retrouver des compétences motrices de base et de renforcer les muscles tout en se familiarisant avec des tâches concrètes, contribuant ainsi à l’adaptation à leur condition médicale.

  2. Stimulation multi-sensorielle : L’hortithérapie et le jardin, offrent une variété de stimulations sensorielles : visuelles, tactiles, olfactives et auditives, y compris gustatives.  Stimuler les sens peut aider la récupération en encourageant la coordination sensori-motrice, en réduisant le stress et en améliorant le bien-être général.

 

L'hortithérapie comme soutien des fonctions psycho-sociales

  1. Amélioration de la santé mentale et soutien psychologique : L’exposition et l’immersion dans la nature. sont connus pour leurs effets bénéfiques sur la santé mentale, notamment la réduction du stress, de l’anxiété et de la dépression. Pour les personnes en rééducation ou en réadaptation, cela peut être particulièrement important pour favoriser une attitude positive et un engagement actif dans le processus de récupération.

     

  2. Motivation, confiance en soi et valorisation de l’estime de soi : L’hortithérapie peut offrir une source de motivation et d’engagement pour les personnes en rééducation ou en réadaptation. La possibilité de voir les fruits de leur travail, de prendre soin des plantes et de contribuer à la création d’un environnement agréable, peut encourager les patients à participer activement à leur rétablissement ou processus d’auto guérison. 

  3. Favorise le retour à la vie en société et les interactions sociales : L’hortithérapie est une activité sociale, offrant aux individus en rééducation ou en réadaptation l’occasion de travailler en groupe, de partager des expériences et d’établir des liens sociaux. Cela peut contribuer au bien-être émotionnel et à la réintégration sociale. Aussi, en pratiquant des tâches de jardinage lors des séances d’hortithérapie, les patients peuvent développer des compétences telles que la planification, l’organisation, la motricité fine et la résolution de problèmes. 

En combinant les aspects physiques, sensoriels, cognitifs et sociaux du jardinage, l’hortithérapie peut fournir un cadre complet pour soutenir la rééducation physique et la réadaptation, favorisant ainsi un rétablissement holistique et durable après une blessure, une maladie ou un handicap.

 

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N’hésitez pas à commenter cet article, à partager votre opinion, vision et pourquoi pas votre expérience que vous soyez patient-e ou l’ayez été, un-e proche aidant-e, un-e professionnel-le du soins ou du paysage. 

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2 commentaires

  • aguigui

    Merci pour cet article intéressant !
    L’hortithérapie dans ce cadre doit-elle se faire sous la supervision d’un.e kiné ?

    • Paule Lebay

      Généralement l’équipe kiné fait partie de l’équipe transversale du projet car ils ou elles sont très impliqué-e-s dans la démarche de soins auprès du patient. Son avis compte bien évidemment MAIS il doit y avoir consensus dans la mesure du possible entre les différents professionnels et autres parties qui construisent ce projet.

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