Construire son projet

Jardin de soins : Montage de projet. De qui s’entourer ?

Ça y est ! Vous avez enfin l’accord de vos supérieurs. Vous allez pouvoir créer un jardin thérapeutique dans votre service, établissement, commune, entreprise…

Super ! Bravo à vous. Et maintenant par quel bout allez vous commencer ?

« Un paysagiste ? Un architecte ?
Oui mais au fond est ce que j’ai un budget ? De combien est il ?
Est ce que je vais avoir suffisamment pour payer des professionnels ? »

Pour les plus téméraires :

« Ohhhhh, on va bien se débrouiller tout seuls hein, et puis on a des services techniques ! »

Certes  on peut faire beaucoup de choses dans ce type de projet, seuls, ou tout du moins, en équipe interne. Le système D et le réseau sont à privilégier sans aucun doute, cependant à vouloir trop y gagner on fini par y perdre. 

Cet article a été motivé par des échanges avec des clients à moi, qui m’ont sollicité pour les aider à trouver des fonds pour leur projet.

Lors de nos échanges, j’ai senti à quel point il était important d’être aiguillé dans ce genre de projet de jardin thérapeutique.

En les questionnant, je me suis vite rendu compte que plusieurs points ne collaient pas et qu’ils avaient manifestement manqué d’informations, d’aide avant de se lancer.
Ils ont eux mêmes reconnus avoir agi sans véritablement connaître le domaine des jardins de soins. Ils ignoraient dans quel ordre accomplir les différentes étapes, ce qui devait être priorisé, ce sur quoi il pouvait y avoir de la souplesse ou à l’inverse, là où ils devaient rester droit dans leurs bottes afin de ne pas dénaturer l’essence même de leur projet.

 

Faut il un paysagiste ? Oui et non.
Faut il un architecte ? Peut être.
Faut il un budget ? immanquablement.
Peut on faire soi même ? En partie.

 

Mais alors quel est le vrai problème dans tout cela ? Pourquoi je me retrouve avec des porteurs de projets perdus, dépensant des sommes colossales parfois, où au contraire réalisant un projet fait de bric et de broc mais qui ne correspond en rien à un jardin de soins ? 

En vérité, je pense que ce dont on le plus besoin les porteurs de projet, ce sont de personnes qualifiées qui les guident pas à pas : de l’envie à la réalisation, voir à l’animation de leur jardin.

Mais alors c’est quoi le hic ?

Le vrai hic c’est que l’offre ne correspond pas à la demande.

Pourquoi ?

1) Il n’existe pas en France de formation longue diplômante dans le secteur des jardins de soins.

Vous trouverez plusieurs formations mais qui ne font pas d’une personne, un expert.

2) Du coup, des professionnels du paysage, il y en a beaucoup mais beaucoup moins avec une réelle expertise dans le domaine et surtout, SURTOUT : travailler sur ce type de projet demande énormément de temps, d’échanges, de présence terrain, de réunions d’équipe. Autrement dit, beaucoup de temps, qui en toute logique pèse lourdement sur la facture finale.

3) Les porteurs de projets n’ont généralement qu’un budget limité, voire, très TRES limité (si ce n’est, inexistant, au départ).

Pour ceux qui ont la chance d’avoir un budget conséquent, il y a de fortes chances pour que l’on se retrouve avec des jardins plus minéraux, que composés réellement de végétaux. Ou encore qu’il y ait une somme d’argent dépensée dans, ce que je qualifierais, de « gadgets ». Le monde va ainsi. Quand vous avez de l’argent, on a tendance à le dépenser bien souvent dans des conneries ! On se projette un peu soi-même et perdons vite la réalité de ce qui est demandé. On recherche un jardin de vie, de soins, une aide à la prise en soins ! Pas le jardin rêvé ou fantasmé, de X ou Y. 

Combien de projets j’ai vu passer, magnifiques mais totalement inappropriés !!!

Avec des budgets annoncés phénoménaux !

Résultats des courses : Au choix :

  • Avec le prix d’un jardin vous auriez pu en faire dix tout aussi efficaces.
  • Vous avez un beau jardin, mais qui n’est pas un jardin de soins.

Alors on fait quoi ?

Côté porteurs de projet :

  • On se renseigne ! Allez trouver les bons interlocuteurs. On est peu nombreux mais le réseau jardins de soins existe malgré tout.

  • On va voir chez le voisin ! Aller à la rencontre de personnes qui sont ou sont déjà passées par là. Ceux qui ont un jardin de soins qui fonctionne. Même ceux pour qui cela a été un flop, peut être intéressant car cela vous évitera bien des erreurs !

  • On se forme ! Même si vous n’allez pas devenir un expert, il est bon de savoir de quoi on parle, histoire de ne pas se lancer dans une aventure, qui au final ne nous correspond pas. Prévenir vaut mieux que guérir. Il vaut mieux payer ou faire financer de la formation sur ce qu’est, un jardin de soins, avant de se lancer tête baissée dans un projet qui risque de ne pas aboutir.

  • S’assurer que vous n’êtes pas seul ! Un directeur sans le soutien de ses salariés dans une telle aventure va bien bien ramer pour la mise en place du projet et pour le faire pérenniser. Et une équipe seule, sans l’adhésion de sa hiérarchie va également rapidement s’essouffler à tenter de convaincre du bien fondé des investissements à venir.

  • Hiérarchisez vos besoins d’aides ! Je le répète, monter ce type de projet doit être un travail d’équipe. Plusieurs professionnels pourront vous aider mais sans doute pas tous au même moment. Chacun peut également intervenir plusieurs fois sur des moments précis. Vous limiterez les coûts de la sorte.

  • Faites vous conseiller ! Le coût d’un consultant vaut bien moins cher très souvent que de devoir rattraper des erreurs tout à fait entendables mais évitables par quelques échanges avec un expert. Une tarification au forfait vous évitera également d’avoir des surcoûts imprévus et forts désagréables.

  • Faites simple ! Vaut mieux un petit jardin qui fonctionne, plutôt qu’un grand espace ingérable. Vous pouvez faire du beau, du pratique, du confort même sur de petite surface.

Côté pros :

  • On a du boulot sur la planche ! Quand je vois tout ce qu’il reste à faire, j’en ai le tournis. Que ce soit dans les formations qualifiantes, les offres de services, les outils, les évaluations, l’information, la vulgarisation…

  • On arrête de faire chambre à part. Ce n’est pas les paysagistes, contre les architectes, les concepteurs contre les soignants et vice versa… Tous ensemble on avance bien mieux.

  • On rattrape le retard. Beaucoup de petites initiatives sont en oeuvre sur l’hexagone mais nous sommes très loin de pays comme la Suède, les Etats Unis, les Danois, les Japonnais… Et si ce rattrapage passait tout simplement par l’innovation ? La communication ? La coordination ?

Y a t’il encore de l’espoir ?

S’il y a bien quelqu’un qui n’est pas défaitiste, c’est moi.

Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir, non ?

Il y a de plus en plus de mouvements dans le domaine des jardins de soins, et les initiatives sont de plus en plus nombreuses et prometteuses.

Les offres de formations évoluent avec notamment avec un premier programme diplômant qui devrait voir le jour.

Une fédération a été créer afin de regrouper les professionnels du secteur, d’amener une certaine cohésion nationale et surtout de faire connaître d’avantage l’hortithérapie.

Le réseau de professionnel ou d’experts est certes limité mais il existe bel et bien.

Où trouver de l’aide ?

Trouvez la bonne personne

Je souhaite avoir de l’aide pour notre projet.

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2 commentaires

  • Patricia

    Bel article, Paule, qui résume bien les difficultés et les pièges à éviter pour faire un jardin adapté et qui fonctionne…!

    • Paule Lebay

      Merci Patricia. Adapté et surtout qui fonctionne, encore le sujet pour plusieurs articles en perspective ! mais surtout, d’échanges entre individus, quelques part tous concernés par ce secteur du bien être par et avec le vivant.

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