Animation au jardin

Animation du jardin de soins. La formation suffit elle ?

La formation bien plus qu'un devoir ou un droit.

La formation des salarié-e-s des établissements du sanitaire et social représente un partie importante des budgets des établissements. C’est un devoir pour chaque employeurs.

Chaque formation permet aux professionnel-le-s d’actualiser ses compétences, d’évoluer et de s’adapter plus facilement face aux nouvelles connaissances et évolutions des techniques.

Même si le statut d’hortithérapeute ne peut véritablement être utilisé en France faute de diplôme d’Etat ou de poste portant ce nom, il n’en reste pas moins que de plus en plus de professionnels s’orientent vers l’animation de séance au jardin et que des « initiations » aux pratiques existent depuis plus de 10 ans sur le territoire.

D’autres établissements ont plus simplement le souhait en formant leurs salarié-e-s, de faire vivre le jardin qui a été aménagé à des fins d’accompagnement à la thérapie ou au bien être des personnes accueillies (et dans une plus large mesure aux familles et à la qualité de vie au travail)

Toutes ces formations souvent  « courtes » et initiations sont fortement appréciables selon moi car elles ont l’avantage de poser des bases communes pour celles et ceux qui souhaitent transformer leurs pratiques d’accompagnement en utilisant la nature comme élément de restauration et de bien être. 

Toujours plus en moins de temps

Au fil du temps, il est demandé aux salarié-e-s comme aux directions, d’être formé-e-s à une multitudes de savoirs faire et savoirs être, dans un laps de temps de plus en plus réduit.

Entre formations incontournables lorsqu’un nouveau salarié est embauché et celles participants à la formation continue, cela laisse peu de place à l’innovation, la nouveauté, au faire autrement.

Et autant dire que la place de la formation autour des jardins de soins et de l’animation de ces derniers reste encore de l’ordre de l’anecdoctique même si l’intérêt pour l’hotithérapie croît et que l’aménagement d’un cadre plus verdoyant à su avec les années et le passage dans le tourbillon covid ont nettement permis de remettre cela dans la liste des « fortement souhaitables« , voire « des essentiels« , des établissements. 

Etre partout et nulle part

Ce qui m’inquiète davantage c’est qu’il soit demandé aux professionnel-le-s de se former sur une multitude de registres et que in fine, celle-ci ou celui-ci en vient à avoir le sentiment, à juste titre, de ne plus retrouver de sens dans son travail ou encore de ne jamais être à la hauteur de ce qu’attendrait d’elle ou lui, (sa direction, ses collègues, les familles, les patients et également lui-même ou elle même), pour le bénéficiaire.

Perte de sens. Sentiment de culpabilité.

Nul doute que l’intention de formation est bonne et nécessaire mais comment ne pas s’aliéner pour autant ?

Comment aider les professionnel-le-s à se sentir bien dans leurs baskets, dans leur job, et être attentif à leurs besoins d’acquérir de nouvelles compétences sans pour autant qu’ils deviennent ce qu’ils ou elles ne souhaitent pas être. Beaucoup de profesionnel-le-s  ont encore trop souvent l’impression de s’éloigné-e des patients, des personnes qu’ils ou elles accompagnent.

Autant de sentiments qui me sont familiers, que j’ai pu expérimenter sur le terrain et que beaucoup de professionnel-le-s notamment soignant-e-s m’ont rapporté. Ce qui me pousse constamment à réfléchir comment leur être utile. Comment faire en sorte de ne pas avoir le sentiment d’être sans cesse en train d’éteindre des feux, d’agir en fonction du plus urgent ?

Comment leur faciliter la tâche ? Comment leur apporter un soutien régulier ?

Qu’est ce qui permettrait enfin que chacun s’investisse plus dans l’animation du jardin de soins ? 

De la théorie à la pratique

La formation dans les jardins de soins pèse indubitablement dans la réussite d’un projet de prise en soins ou d’accompagnement en hortithérapie, mais cela ne fait pas tout. Loin de là.

Qui n’a jamais oublié en quelques semaines ce qu’il ou elle a vu en formation ?

Je ne veux pas ajouter de la culpabilité à la culpabilité mais soyons honnête… si on ne met pas directement en application ce qui a été appris et si il n’y a pas de suivi post formation, les résultats restent peu concluants par rapport aux investissements financiers et humains fournis.

Dans le domaine des jardin de soins, cela peut par exemple se traduire par la non utilisation de l’espace aménagé par l’établissement et par l’abandon de séances d’hortithérapie réalisées par des membres du personnel existant. 

Quelles solutions pour faire vivre le jardin de soins ?

Sans avoir la prétention de pouvoir résoudre cette problématique d’animation au jardin de soins, je pense malgré tout que plusieurs points pourraient aider les professionnels à se ré-approprier leur rôle propre, redonner de la valeurs à leurs actes quotidiens et faire en sorte que le jardin de soins soit enfin réellement intégré plus généralement, dans les pratiques de prise en soins et d’accompagnement au bien être. 

Voici quelques points qui selon moi permettraient une utilisation plus concrète du jardin de soins par son animation : 

  • privilégier les outils de formation ou d’acquisition de compétences qui offrent un suivi : humain / technique pour garder la motivation.
  • privilégier les outils qui facilitent le travail de préparation de séance, faisant gagner ainsi du temps aux professionnels qui en disposent peu dans leur journée déjà bien chargée. 
  • valoriser le partage d’expériences, afin de rompre la solitude des professionnel-le-s dans leurs pratiques. 
  • favoriser les outils ludiques, simples et pratiques qui s’adressent à la fois aux professionnel-le-s et aux bénéficiaires des séances en hortithérapie, permettant ainsi aux professionnel-le-s d’être davantage dans son rôle propre et aux bénéficiaires d’être davantage dans un processus d’auto- soins
  • favoriser les outils d’aide à l’animation qui soient ré-exploitables au fil des années et d’une équipe à une autre afin d’éviter les dépenses inutiles et de faire face au turn over des salarié-e-s.
  • trouver des outils qui permettent de mettre en valeur l’aspect thérapeutique de l’hortithérapie afin de progressivement faire évoluer les mentalités et d’introduire au fil du temps, de la pratique et de la réflexion, inscrire les séances au jardin dans les protocoles de soins.
  • privilégier des outils qui permettent très concrètement de faire évoluer l’espace jardin et ainsi faire grandir le désir de l’animer avec les bénéficiaires jardiniers. 

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